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Haïti-Sécurité : les Jacmeliens vivent dans la nostalgie du passé

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Le marché de Beaudoin à Jacmel/©️William Toussaint
Jacmel, le 21 juin 2025.- La crise multiforme que connaît le pays n’impacte pas seulement la capitale haïtienne, elle a de graves répercussions sur plusieurs villes de province dont Jacmel. Ce samedi matin, au marché communal de la localité Beaudouin, Infos Nation a recueilli certains témoignages qui mettent en exergue la détresse croissante des citoyens face à la crise sécuritaire et socio‑économique qui secoue Haïti.

Inquiétude, frustration, nostalgie…ces thèmes ont servi de toile de fond des témoignages de cette frange de la communauté jacmélienne. En effet, plusieurs résidents avouent ne plus reconnaître leur ville ni leur quotidien, aujourd’hui marqués par l’insécurité et la flambée des prix des produits de première nécessité. “Nous ne demandons pas grand‑chose, juste le strict minimum pour qu’on puisse vivre”, implore avec amertume une marchande installée depuis plus de cinq ans sur la place du marché.

Les produits de première nécessité sont désormais inaccessibles pour une large partie de la population à cause de l’explosion des prix. Il en va de même pour les tarifs du transport en commun qui rendent les déplacements beaucoup plus difficiles pour la plupart des citoyens.

Les citoyens en pleine activité au marché de Beaudoin/©️William Toussaint


Le témoignage marquant de *François Jean brise l’espoir de revivre certains moments “d’antan”. Il évoque avec émotion un passé révolu : “Autrefois, on dormait paisiblement à la belle étoile sur nos galeries. Aujourd’hui, cette tranquillité n’est plus qu’un lointain souvenir, à cause de l’insécurité qui gangrène la région”.

Cependant, *François Jean dit reconnaître les efforts déployés, au jour le jour, par les forces de l’ordre pour tenter de restaurer la paix et la sécurité dans la region. _“Je souhaite, de tout cœur, que la paix revienne dans le pays, particulièrement ici, dans la cité d’Alcibiade Pommayrac, car les habitants de Jacmel sont des amoureux de la paix “,_ conclut‑il, l’espoir toujours chevillé au corps.

Il faut souligner que la violence des gangs armés a déplacé beaucoup de personnes à l’intérieur du pays. Certains ont fui la capitale pour se diriger vers des villes de province plus calme, notamment Jacmel. Cette situation fait jaillir la pression sur les infrastructures déjà fragilisées par l’exode rural qu’a subi l’ancienne ville lumière, à la suite du terrible tremblement de terre de 2010.

William TOUSSAINT

*François Jean : nom d’emprunt. 

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